Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Yo Pouss'pouss en Asie
Derniers commentaires
15 avril 2009

(Méditation et Ko Lanta, sud de la Thailande)

Coucccooooouuuuuuuuu, :o)

Cette fois ci, c’est depuis Ko Lanta que je vous écris… pas vraiment grand-chose à voir avec l’émission française du même nom (à part le décor magnifique), ici il faut bien avouer que sur les 20km de cote à l’ouest de l’ile, il y a un resort (ensemble de bungalows, huttes ou encore complexe hôtelier) tous les 200m.

Cela dit c’est loin d’être la cote d’azur en été, on n’est pas vraiment à 100% de taux de remplissage, loin de là même. Quand ya 1\3 d’occupation ca doit être bien, et pourtant c’est le nouvel an bouddhiste ici (vous savez, Song Kran Festival, le truc où tout le monde se balance de l’eau dessus dans la rue, ce qui annonce par ailleurs l’arrivée imminente de la saison des pluies) et donc les grandes vacances pour les thaï.

Enfin je vais revenir à tout ca plus tard, mais pour en revenir là où je vous avais laissé, à Chiang Mai il y a presque 1 mois maintenant, je suis donc retourne à Nong Khai pour une petite semaine en compagnie des rescapés de la saison 2008/09, ceux qui bossent à la guest house où à Vientiane et qui traversent régulièrement le Mékong pour des workshop par expl, ceux qui vivent à l’année à Nong Khai ou encore ceux qui vont pas tarder à prendre leur sac à dos comme moi, pour partir voir un peu du pays.

C’était assez amusant en fait cette semaine, tous les soirs on accompagnait quelqu’un au tuk-tuk (pour un train ou un bus) pour des au-revoir émouvants ou déchirants ;-), et bizarrement, chacun suivant son chemin, personne n’es parti le même jour. Pour ma part, après 6 jours bien sympathiques à continuer à pratiquer quotidiennement, pour le plaisir des volontaires, du Sacro-crânien, à recevoir un bon petit massage des pieds de la part d’Anna, et à me croire hyper doué aux échecs à force d’avoir mis la pate à Armeen (américain d’origine Iranienne) quasiment tous les jours !!!, j’ai donc pris un train en direction de Bangkok. Pour moi c’était avant tout un déchirement sans nom de laisser ma belle bicyclette bleue qui m’avait suivi partout depuis plus de 6 mois (et à laquelle je m’étais beaucoup attache, malgré son apparence qui lui avait valu beaucoup de critiques avant que je ne la repeigne)… (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/maybe_i_m_crazy/photos/37332244-il_est_pas_beau_tout_repeind_mon_velo.html) même jusque Chiang Mai, et je ne sais pas si elle survivra à la saison des pluies au fond du jardin de Silvie… :-(

2 ans auparavant, lors de ma première venue en Thaïlande, et malgré mon envie, Ayutthaya fut la seule ville importante que j’avais rate car le chauffeur de bus, profitant d’un de mes moment d’absence, ne s’était pas arrêté et avait trace tout droit vers Bangkok… surement qu’il était presse de rentrer se coucher. Je décidais donc cette fois ci de faire une halte dans cette ville avant de descendre plus dans le sud.

Arrive très très très tôt le matin quelle ne fut pas ma surprise à la descente du train de tomber nez à nez avec le sosie de ma bien aime laisse derrière mois à Nong Khai… snif, une larme… (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/maybe_i_m_crazy/photos/38283076-sosie_de_mon_velo_a_ayutaya.html )

En fait c’était assez agréable comme sensation de reprendre la sac à dos pour visiter une ville, comme à l’époque, même si avec la chaleur la journée fut un peu fatiguant sur la fin, car n’ayant pas trouver de vélo à louer (j’ai pas ose non plus emprunte le bleu de la gare), j’ai arpenter Ayutthaya toute la journée sous 35 degré. En fait Ayutthaya est l’ancienne capitale de la Thaïlande, du temps où le royaume de Siam était le plus étendu, dans un bonne partie de l’Asie du sud-est, avant de se reprendre un pate par les birman, ya un paquet de siècle de ca. Dans le même style en fait, j’avais largement préfère la visite de Sukkutai, au sud de Chiang Mai, qui est en fait une cite au milieu de foret et non pas comme ici au milieu de la ville, et donc des voitures et des immeubles, même si les sites sont quand préserves de tout cela et bien agréables à visiter car entoure de grandes étendues d’herbes. Voir le diaporama : (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/83_0409___10j_de_mediation_a_suan_mok/slideshow/index.html)

Le soir je reprenais un train de nuit, mais à mon grand désarroi, en place assise. J’étais bien dégouté car le lendemain j’arrivais à Chaiya, et plus précisément Suan Mok pour une retraite méditative de 10 jours. Et c’est mieux d’arriver en forme histoire de ne pas dormir, assis.

Et la je ne vous raconte pas le choc en descendant du train de tomber la dessus : (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/maybe_i_m_crazy/photos/38283073-pareil_le_lendemain_a_chaiya.html)

(pourtant je vous assure que cette couleur-à part pour le ciel- est loin d’être répendue en Thaïlande)

Donc en fait la je me trouvais environ 1000km au sud de Bangkok, on est alors toujours dans l’hémisphère nord, mais j’avoue perdre ici tout sens de l’orientation. Le soleil va toujours d’est en ouest mais il passe maintenant plutôt au nord que au sud, enfin ou p’tre ni l’un ni l’autre car en plein milieu de la journée, je me suis déjà fait la réflexion que je n’avais pas d’ombre tellement le soleil est au zénith.

Bref c’est à quelques km d’une très jolie petite ville thaï, Chaiya,  qui a gardé son charme d’entant, que j’allais m’enfermer pour 10 jours dans le silence, dans ce lieu dédié aux retraites méditatives, Suan Mok. En fait à quelques centaines de mètres de la, il y a un monastère bouddhiste, créé il y plusieurs dizaines d’année par un moine particulièrement renomme en Thaïlande. Et plus tard il a créé le centre pour permettre aux farhang (c’est comme ca que s’appellent les étrangers en Thaïlande) de s’initier à la méditation, une partie importante du bouddhisme, qui plus qu’une religion ou qu’une philosophie, devient par ce biais une façon de vivre, un art de vivre.

Aujourd’hui, les 10 premiers jours de chaque mois, l’enseignement est donc dispensé par des moines en anglais et la même chose en thaïlandais au milieu de chaque mois, pour les locaux. On était donc une centaine (entre 20 et 60 ans je pense, mais la plupart des gens ayant entre 25 et 40 ans je dirais), dans un parc magnifiquement boise, fleuri et verdouillant, avec des bâtiments, pour les logements et des halls dédiés aux activités, disséminés un peu partout dans cet endroits sublime.

On m’avait dit que c’était un peu les vacances part rapport à Vipassana (Guenkha style), ces 10 jours, et effectivement c’était beaucoup plus facile pour moi de traverser cette expérience forte… ce qui n’empêche pas qu’une bonne 20aine de participants  sont partis avant la fin, la plupart dans les 3 premiers jours et 4 ou 5 à 2 jours de la fin, que je soupçonne juste d’être allé non loin de la à la Full Moon Party à Ko Phan Ghan… m’enfin ;-)

C’est en fait  beaucoup plus facile que Vipassana, car on a un peu plus l’occasion de laisser notre esprit de divertir. A Vipassana, comme ici, la journée commence à 4h30 du mat’ et finit vers 21h, avec un petit dej. vers 8h et le déjeuner vers 12h30 (un the vers 16h et pas de diner), et on passe sa journée dans le silence à méditer. Mais à Vipassana quand on passe 10h par jour  assis avec des sessions de 1h, 1h30 ou 2h entrecoupées de petites pauses (plus longues pour les 2 repas bien sur), ici ca dure maximum 1h. Et surtout c’est beaucoup plus varie : On médite souvent assis, mais on fait aussi de la méditation marchée, on chante, on a même des « corvées» (moi je ramassais les feuilles et je ratissais le sable dans le hall principal de méditation… vraiment sympas d’ailleurs de méditer sur du sable), on fait sa propre vaisselle et quel bonheur, il y a des sources d’eau chaudes où on a le temps d’aller 2 fois par jour (je crois que la plupart des gens n’y allaient qu’une seule fois)… sacrement relaxant en tout cas. A Vipassana rien de tout ca, même pas de vaisselle, l’idée étant d’être tout seul avec soi même sans distraction (et avec 10 heures par jours à être assis à méditer, vous imaginerez facilement que n’importe quelle autre tache devient une distraction). C’est alors l’occasion d’aller un peu plus profondément en soi. Moi j’ai pris le fait d’avoir toutes ces choses à faire comme une certaine responsabilisation, puisqu’on a plus de liberté, l’idée étant de méditer à chaque instant, assis ou pas, lors d’un temps formel de méditation ou lors de n’importe quel moment de la vie quotidienne : en marchant, en mangeant, en se lavant les dents, chaque geste devant être fait en conscience…

Pour ceux qui ne connaissent pas et/ou avec qui je n’ai jamais eu l’occasion d’en parler, la méditation correspond à l’intention d’être présent à soi (le yoga, tai shi et beaucoup d’autres techniques et sports ne sont que des formes variées de méditation… le jogging en est une si on le pratique en pleine conscience), être attentif à ce qu’on fait à chaque instant : simplement vivre l’instant présent en somme, en étant conscient au maximum de chacun de ses gestes, de ses pensées, de ses émotions et sensations. Et tout ca, pas juste pour faire joli, mais dans le but d’arrêter de souffrir.

On souffre parce qu’on est justement soit dans le passé à ressasser des choses qui n’ont plus lieu d’être, puisqu’elles n’existent plus au moment où on y pense, ou à avoir peur du futur pour une chose qui n’arrivera peut être jamais ou que de toute façon il faudra affronter. Il ne s’agit pas de ne plus avoir d’émotions mais juste d’accepter ce qui arrive au moment où ca arrive. Pas la peine par exemple d’être en colère contre quelqu’un qui vous a fait du mal puisqu’il n’est éventuellement plus la et que l’on est tout seul avec sa colère à se prendre la tête et donc… en train d’en souffrir. Et l’esprit humain est fait comme ca, on crée soi même sa souffrance, comme si les peurs qui nous animaient étaient une question de survie (comme un animal qui est sur ses gardes pour anticiper l’attaque mortelle d’un prédateur) alors que la plupart du temps nos peurs sont complètement irrationnelles (et la je sais de quoi je parle ;-).

La technique de méditation qu’on nous enseigne (quasi la même qu’a Vipassana puisqu’elle vient du premier bouddha il a de ca 2550 environ, qui serait le premier être ‘éveillé’ grâce à ses pratiques, après 6 ans, je crois, d’isolement et de pratique), consiste dans un premier temps à simplement observer sa respiration. On respire de façon automatique, c’est un reflexe, depuis notre naissance (jusqu'à notre dernier souffle) et pourtant on en est à peine conscient (sauf p’tre après un 100m ou après avoir monté les  étages avec les courses de la semaine),  alors que c’est quelque chose que l’on peut contrôler, améliorer, perfectionner. C’est quand même une fonction dont le corps peut difficilement se passer plus de 2mn, contrairement à boire ou manger que l’on fait aussi instinctivement mais dont on peut se passer pendant plusieurs jours… de façon analogue à la réflexologie en médecine chinoise où tous les organes du corps sont représentés et accessibles  sous le pied (ou encore dans la main ou sur les oreilles), je suis persuade qu’on peut aussi apprendre beaucoup sur soi rien qu’en observant la qualité de son souffle (court, long, rapide, détendu, régulier, relâché, profond…)… bref… on observe sont souffle pour calmer ou contrôler (il y aurait des divergences sur l’exacte traduction du pali, la langue du bouddha) son esprit. En tout cas l’idée est bien d’être présent à soi.

Car notre esprit (‘mind’ et non ‘spirit’), a tendance à fuir le présent en fait. Si vous voulez faire une expérience, prenez 10 min… bon ok seulement 5 min, je sais que c’est toujours difficile de trouver autant de temps d’un coup dans une journée pour se consacrer exclusivement à soi  ;-) et pendant 5 min (bon l’idée c’est de le faire pendant 1h mais à part dans un lieu protéger comme un centre de méditation où on se donne la chance de pouvoir expérimenter ca…. il faut être sacrement déterminé pour y arriver plus 45 min par jour), donc pendant 5 min ou 10 ou 30 suivant votre motivation et envie, observez simplement votre souffle qui rentre et qui sort au niveau de votre nez, observez la sensation (inutile de préciser qu’il est préférable de faire ca assis, au calme, les yeux fermes). Bah tenir 1 min est déjà un exploit tellement l’esprit trouve tous les moyens possibles pour s’enfuir. Notre esprit a peur de s’ennuyer, on se met alors à penser à tout et n’importe quoi… et tout d’un coup, éventuellement au bout de 5 min on se rend compte qu’on est plus en train d’observer son souffle, et qu’on ne l’a même pas observe pendant 2 cycles de respiration.

Et c’est ca notre vie, au lieu d’être vraiment à ce qu’on fait, à ce qu’on est, on préfère éviter de se regarder en face finalement… chacun son truc, pour certain ce sera le boulot, les prochaines vacances, les jeux vidéos, le mal qu’on a l’impression que tous les gens veulent nous faire en permanence, la séries tv du vendredi soir, tenir sa maison bien propre, s’occuper un peu trop de ses enfants, passer tout son temps libre entouré de gens, les livres, la tv… l’autre jour en pensant à ca je me disais que même pour le peu de temps qu’on passe aux toilettes tous les jours (bon ok, parfois ca peut mettre du temps à venir), bah chez 99% des gens ya une pile de magazine à cote du trône, ou au pire des posters, des bd, des trucs écrits au murs… des fois qu’on risquerait de mourir d’ennui assis sur trône hahaha je me suis déjà vu passer plus de temps à choisir un truc à lire que de temps enfermé d’ailleurs. Rien de mal à tout ca bien sur mais est-on toujours conscient de pourquoi on fait ces choses là ?

L’idée, quand on est perdu dans ses pensées est donc de revenir au souffle, tout simplement, et au fur et à mesure l’esprit se calme et on devient présent à ce qu’on fait, et donc à qui on est.

A Vipassana on ne fait qu’observer son souffle 10h par jours, les 3 premiers jours… et ce n’est pas pour autant qu’on est capable de le faire 1 heure de suite. Puis on passe ensuite à observer les sensations sur son corps et faire l’expérience de l’impermanence, c'est-à-dire que tout ce qui existe fini par disparaitre, n’importe quelle sensation… et donc n’importe quelle émotion… donc pas la peine de mettre de l’huile sur le feux, mais accepter une sensation, une émotion ou une pensée, et ne pas y réagir, car c’est le fait d’y réagir qui crée ou engendre la souffrance, puisqu’en y réagissant on l’entretien et donc on est plus dans le moment présent.

Bref, il faudrait des heures pour expliquer tout ca, mais je sens que certains n’en peuvent déjà plus, sans compter ceux qui se sont déjà endormis ou qui on déjà ferme la fenêtre…

Là en fait pendant la retraite on a pratiqué que l’observation du souffle, même si on nous a parle de tout le reste, beaucoup plus en détails qu’à Vipassana d’ailleurs, où en fait la technique au fur et à mesure permet de passer des paliers grâce à la sagesse, la concentration et la moralité qui sont mis en place au fur et à mesure de la pratique. C’est pallier sont des niveaux de conscience qui amènent vers la liberté au fur et à mesure qu’on se détache de son ego et tout ce qui fait qu’on souffre car on pense JE, on pense MOI, alors qu’on est en fait pas grand-chose, même si on est tout en même temps, tout ca pour dire qu’on fait parti de la Nature, autant qu’une mouche, qu’un arbre, qu’une planète ou qu’un soleil ou que tout autre chose qui compose ce tout en perpétuel mouvement et renouvellement où on ne fait que passer, mais où on a aussi toute son importance car sans notre être le tout n’est aussi que partiel…

(la liberté dont je parle plus haut, c’est ne plus souffrir du tout, il s’agit d’atteindre l’éveil, l’illumination, le nirvana… et ca même les moines qui y consacrent leur vie expérimentent des choses bien différentes  et donc bien souvent décevantes)

Bon aller j’arrête, je ne suis pas sur que sans rentrer dans les détails par quelqu’un qui sait en parler puisse avoir du sens. En tout cas je trouve que cet enseignement bouddhiste est assez hallucinant et pour des trucs écrits y plus de 2500 ans dans une autre civilisation, une autre culture, et une société (pas de consommation) tellement différente à l’époque, c’est incroyable à quel point tout était déjà clair sur le fonctionnement de l’esprit humain

Ca avait beau être plus facile que Vipassana, ce n’est pas pour autant que ces 10 jours n’étaient pas évident tous les jours pour moi. On est confronté à tout plein de trucs et le fait de passer le plus clair de son temps à s’observer est particulièrement bénéfique car on se rends compte de choses beaucoup plus subtiles sur ses propres modes de fonctionnement, où comment on passe d’un état émotionnel à un autre en une fraction de seconde par une simple pensée ou un truc anodin auquel on aurait prêté aucune attention dans la vie de tous les jours, ou si l’on n’est pas dans l’intention de la conscience de ce qu’on vit on n’observe que des choses ‘grossières’, ou évidentes… pour imager le truc, plus on mange gras, sale, sucre, genre tous les trucs comme le coca, le Mc do, enfin plus on est dans l’excès moins on va  être capable d’apprécier quelque chose de fin et délicat… et pour ca il faut donc de l’entrainement (comme quelqu’un qui goute les vins par exemples), et donc pour être présent à soi il faut méditer. Ca ne veut pas forcement dire s’assoir et faire cette pratique mais juste être à ce que l’on fait, quand on cuisine, on cuisine (ca évite de se blesser par exemple), quand on parle avec quelqu’un on est pas en train de penser à autre chose, quand on lit ca on est pas forcement en train de penser ce qu’on pourrait y répondre, et quand on a besoin de planifier quelque chose ou de réfléchir à une situation passée, on se pose mais rien que pour ca, quand on mange on y est attentif, à la texture, au gout, à sa façon de mâcher, de ne pas avaler avant la fin car on est déjà trop presse de manger la cuillère d’après (comment j’ai du mal à me contrôler pour ca), bref, faire une seule chose à la fois…

Pour en revenir à la méditation et mon expérience, la plupart du temps j’étais en train de lutter car impossible de me concentrer  et d’observer mon souffle un long moment, et c’est différent chaque jour, chaque heure, éventuellement chaque min. J’ai en revanche fait beaucoup de progrès depuis 4 et mon premier Vipassana (j’ai aussi passe 2 jours dans un monastère lors de mon premier voyage en Thaïlande ya 2 ans et puis j’ai pas mal pratiqué sans compter le yoga et sacro depuis 1 ans maintenant) pour ne pas me laisser envahir et être capable de m’arrêter de penser à un truc pendant les séances de médit.

En fait le 7e jour je crois j’ai fait une expérience assez sympas où vers la fin de l’heure, j’avais relativement mal aux genoux mais j’étais plutôt bien concentré, et il s’est passé un truc assez hallucinant où j’ai vécu une sorte de dé(corps)poration (enfin j’appelle ca comme ca depuis la semaine dernière, car les gens qui m’ont parle de dé(corps)poration quittent le corps et genre se voient du dessus, et éventuellement font des voyages astraux…bon moi je suis ni aller en Australie ni ailleurs, je suis même reste à l’intérieur de mon corps mais j’ai vraiment eu l’impression, la sensation que mon corps et mon esprit étaient détachés, comme 2 entités, mon corps et à l’intérieur mon esprit, et en fait (comme je disais j’avais assez mal aux genoux) c’était comme si mon corps envoyait le message à mon esprit pour lui dire ‘Aie ! la position devient douloureuse‘. Bon c’est un peu compliqué à expliquer, il faut le vivre, mais du coup dans un sens la douleur a disparu, mon corps avait mal et mon esprit recevait l’information sans être pour autant impacté, et l’acceptait comme tel. Bon ca ne s’est passé qu’une seule fois et l’idée, je pense c’est de réaliser ca avec mes émotions, être capable dans ma tête de me détacher de ce que mon corps peut ressentir, être capable de ne plus réagir à toutes ces choses qui me font souffrir.

En tout cas après ca, je me sentais particulièrement léger. Comme au cours d’autres méditations particulières (3 ou 4 peut être…pas énorme sur 10 jours mais c’est bon à prendre), où mon esprit était particulièrement calme et où j’observais relativement bien mon souffle, ya un moment je partais complètement en fait, comme si le temps n’existait plus, on ne voit pas passer l’heure, plus de douleur, plus le besoin permanant de me remettre en place, d’avoir tout le temps un truc à faire comme remettre ses cheveux à cause du vent, pousser un insecte, se démanger, avaler sa salive, bref tout ces petits trucs qui te pourrissent ta médit, mais là un moment de plénitude, de grâce, et qui dure. Qui dure car quand ces méditations se terminent, je me sens tout léger, je plane complètement, plus rien n’a vraiment d’importance, une impression d’être juste à soi pendant un moment… (et pour ca pas besoin de drogue ou d’émotions fortes tel qu’un examen réussit, une nouvelle rencontre amoureuse, un tour de grand 8, écouter sa chanson préféré … non, juste un moment avec moi-même, simplement à m’observer) et c’est surement par la que l’ego entre en jeux car les méditations qui suivaient étaient en général parmi les plus difficiles à vivre, à être incapable de se concentrer plus de 10sec… frustration…

Sinon au niveau pratique on dormait sur des lit en béton (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/83_0409___10j_de_mediation_a_suan_mok/photos/38282845-ma_chambre_de_l_interieur.html - 2 photos), que du bonheur, parait que à 4h du mat’ quand la cloche sonne, ca aide à se lever, avec un oreiller en bois verni (oups j’ai oublie de le prendre en photo), qui était trop haut et du coup quand je méditais allongé dans ma chambre au moments des temps de repos (je finissais à dormir en général), je dormais sur le lonely planète en fait… on se douchait devant les gros bac (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/83_0409___10j_de_mediation_a_suan_mok/photos/38282820-bac_a_douche_et_les_chambres_autours.html) en se balançant de l’eau sur la tête.

En fait les seuls portes à ouvrir tous les jours étaient la porte des toilettes et la porte de la chambre, car tous les lieux de méditation étaient ouverts. On méditait en pleine nature, c’était vraiment magique, avec le vent dans les arbres, les chants des oiseaux, les couleurs qui changent au fur et à mesure de la journée, et le matin comme le soir, on méditait en pleine nuit, avec juste les bougies et le ciel étoilé, je vous laisse imaginer l’ambiance qui régnait avec 100 personnes assises silencieuses en train de méditer… magique (perso, autant j’aime pas me lever tôt si ya pas besoin autant j’ai toujours adoré aller en cours ou au boulot quand il fait encore nuit, du coup là aussi c’était un vrai plaisir d’être levé avant le soleil, j’aime trop cette atmosphère). Le soir, le plus terrible c’était les bruits d’animaux, des trucs qui doivent être assez proches de nos grillons français, les geckos (sortes d’énormes salamandres), des espèces de trucs qui faisaient un bruit de rayon laser discontinu, genre un peu le ‘biop’ de certaines alarmes de voitures au moment de la déconnexion (on les voyait pas et comme on parlait pas, j’ai pas pu demander aux gens non plus ce que c’était), et les batraciens qui faisaient des bruits assez hallucinant genre en fait, je sais pas si vous vous rappeler les boites à ‘Meeeeuuuuhhhh’ qu’on retourne et qui font  le bruit de la vache, mais genre plutôt en fin de vie quand ca marche plus trop et que ca fait un ‘meuh’ tout court…. Bon je ne vous raconte pas le concert en tout cas tous les soirs….

En tout cas on faisait pleins de belles rencontres lors de la méditation marchée dans le parc, essentiellement des fourmis et des sortes de mille pates marron, mais aussi des crapauds, quelques belles araignes pour moi dans la chambre le premier et dernier jour et la visite de scorpion (promis ce n’est pas une marque de chiotte genre Cobra ce coup ci –private joke-) (http://yopousspouss.canalblog.com/albums/nos_amis_les_betes____et_fleurs/photos/38283012-scorpion_avant_d_aller_mediter.html ), certains ont vu des serpents, j’ai de la chance j’ai évite ca…Quel bonheur aussi de marcher pieds nus toute la journée dans l’herbe, et avec tout ce qu’on risquait de croiser, valait mieux être bien attentif en marchant, bien conscient. D’ailleurs le soir et matin je ne prenais pas le risque et je mettais toujours mes tongs…

2 repas par jour, mais quel régal le déjeuner !!! En Thaïlande on mange bien, mais c’est vraiment dans les temples que c’est le meilleur !!!

Ca à l’air de servir de s’assoir à rien faire en tout cas, enfin essentiellement à méditer, car j’imagine que les moines ne regardent pas la tv tous les jours (et en Thaïlande c’est pas non plus des pro de l’écologie) et pourtant ca fait des années que le peu de déchets produits dans les temples sont triés et dans la mesure du possible recyclés, les bâtiments sont conçus pour qu’on ne crève pas de chaud, on mange végétarien et si possible bio, et bien sur cet absence de confort ne pousse pas à la surconsommation d’objets inutiles (ou en tout cas un ch’ti poil trop gadget), dont on a bien du mal à se passer… et plus on possède, plus on a peur et on risque de perdre, tout est lie, comme en méditation, plus on a atteint un haut niveau de concentration, plus on a envie de revivre l’expérience, et  du coup moins on se laisse aller et moins facilement on peut l’atteindre, plutôt que de se laisser aller à vivre ce que l’on a à vivre : elle est là la liberté, accepter d’être qui l’on est plutôt et ce que l’on vit, que de vouloir ce que l’on est pas et désirer ce que l’on a pas… laisser de cote son ego et laisser tomber les barrières qui nous empêchent d’être vraiment nous même, par peur.

Bon je vous ai convaincu pour mon séjour 11 jours 10 nuits pour 50€ pension (presque) complète, boissons incluses, vol et taxes d’aéroport non comprises hihihi ???

Blague à part, pour ceux que ca pourrait intéresser ou qui auraient envie de creuser la piste, il existe pleins d’endroits de ce type en France dont je peux vous donner les coordonnées.

Vipassana en bourgogne, 10 jours nourris logé et c’est gratuit, sur donation.

A Bordeaux et à Vienne je crois il y a des temples bouddhistes, et ca doit être de l’ordre de 100 ou 200 euros il me semble.

Plus cher, mais le lieu est carrément sympathique, j’y suis passe en juin dernier, près de Bordeaux aussi, une retraite Tich Nat Han, un vietnamien, qui focalise sur vivre l’instant présent et ‘love and kindness’ je crois.. mais la c’est plus cher genre dans les 300 ou 600 euros la semaine il me semble (j’exagère peut être un peu, mais ce n’est pas donné, malgré sa grande réputation).

Bon pour la suite, une fois sorti de cette prison magique :0) j’ai pris la route vers Ko Lanta après une discussion bien intéressante avec un journaliste danois …c’est toujours une sacrée expérience de discuter avec les gens après 10 jours passes avec eux dans le silence, à découvrir leur voix, leur personnalité, souvent bien loin de ce qu’on avait pu imaginer…

Donc Ko Lanta où je suis depuis quelques jours à continuer un peu à méditer, à lire, à lire vos mails, à vous écrire sur le blog, à profiter de ce cadre magnifique du sud de la Thaïlande, de l’eau chaude, des plages presque désertes, d’apprécier d’être seul et de me sentir bien quand même, en attendant une rencontre, un sourire, un échange de quoi que ce soit, au moment où ca se présentera, de vivre ma vie.

Tout peut paraitre un peu nombriliste je vous l’accorde, mais toute cette introspection avec toutes les expériences faites ces derniers mois  et années, je crois que c’est avant tout pour apprendre à mieux me connaitre, et tant py si ca prend du temps, plus qu’il n’en faudrait selon la norme.  Ca passe par le souffle pour moi d’apprendre à me connaitre, mais ce sont des expériences de tous les jours, et pas besoin d’être à l’autre bout de la terre pour les vivre et en être conscient, dans le métro, en montant des escalier, en se brossant les dents ou n’importe quel autre geste de la vie courante ou vie en communauté est une piste pour se découvrir, moi j’en ai choisi une autre pour l’instant.

Et apprendre à me connaitre c’est apprendre à m’aimer et à m’accepter comme je suis (comme presque tout le monde, pas facile tous les jours d’accepter ses défauts et de les voir en fait comme simplement une partie de soi), et m’aimer c’est le minimum pour pouvoir  être bien avec moi-même et donc être bien avec  vous, en votre présence et ainsi pouvoir vous aimer encore plus que ce n’est déjà le cas, quand je suis avec vous dans l’échange, à distance en prenant ce temps pour vous raconter tout ca ou lors d’une véritable relation la prochaine fois qu’on sera réunis. Bien qu’à des milliers de km je me sens toujours connecte à chacun de vous…

Ca me fait penser que pendant la retraite j’étais souvent le dernier, genre un peu le plus lent, à arriver aux médit, à en partir aussi, à finir de manger, alors qu’on commençait tous en même temps après une sorte de bénédiction… comme à mon premier Vipassana ya 4 ans, sauf qu’a cette époque j’avais conscience que c’était la peur qui me faisait agir ainsi, la peur de me retrouver face à moi-même, peur d’aller m’assoir et méditer et aussi peur  d’être dehors avec rien à faire car il se passait trop de trucs dans ma tête, j’avais peur 24h/24, je dormais d’ailleurs très très mal. Alors que là j’ai dormi comme un bébé, j’ai profité pleinement des temps libres et pas eu besoin de visiter le parc de fonds en comble pour échapper à mes peurs en trouvant un nouveau truc pour occuper mon esprit. Non cette fois-ci (encore une fois c’est pas la même intensité qu’a Vipassana, donc pas forcement comparable mais c’est ce que j’ai observé quand même) j’ai plutôt respecté mon sommeil et d’autres temps calmes et de repos, profité des sources d’eau chaude, et profité de tenter de marcher et de manger à mon rythme (pas toujours évidents, pour de multiples raisons que je vous épargnerais hihihi py je me souviendrais pas forcement de tout ce dont j’ai pu prendre conscience non plus – pour éviter de distraire son esprit, on avait ni le droit d’écrire ni de lire bien sur).

Bon enfin tu vois Jérôme, pas de raison de s’inquiéter pour rencontrer un jour ma future femme, avoir des enfants et surtout me trouver un boulot fixe, comme pour manger et aller méditer  je suis juste un peu (beaucoup) plus lent que la moyenne c’est tout !!! ;-)

Aller ca y’est c’est terminé, plus de yoga et autres trucs bidons genre sacro crânien ou méditations maintenant, sac sur le dos, et lonely planète à la main je pars à priori d’ici quelques jours visiter la Malaisie, donc y’aura un peu plus d’action, des balles qui fusent, des valises remplies de dollars, des crissement de pneus, des explosions, des bagarres, du sang et p’tre même qu’on verra les seins de Sharon Stones à l’écran si la prod accepte de diffuser les images.

A très bientôt, dans les commentaires (merci à tous ceux qui laissent un mot, c’est toujours vraiment très plaisant :0), par mails, en pensées ou même en rêves… ou sur la route pour les aventuriers,

Pleins de gros bisous à tous,

Lio

Ps: bon Beb’air, ton intuition était bonne d’être (un peu) angoissé pour le Bayern en ligue des champions

Publicité
Commentaires
J
Coucou Pouss',<br /> <br /> Beh dis donc je savais pas que t'avais autant l'ame d'un commercial, si je ne me connaissais pas aussi bien (humour) j'aurais signé pour une retraite de 10 jours dans ton camps boudhiste :o)) : c'est très bien raconté/expliqué. Y'aurais des heures de commentaires à faire mais pas tant finalement car des fois tu fais "les demandes et les réponses"...J'ai souvent l'impression que finalement tu sais déjà tout ce que tu as à savoir... mais apparement ça ne suffit pas :o) Pour le jogging je suis tout à fait d'accord que c'est une méditation !!! il faut en faire une certaine quantité pour s'en rendre compte...p'etre que se lever le matin et aller bosser peut aussi etre une méditation...avec beaucoup d'entrainement alors (LoL) !<br /> Bon, vu qu'elle va etre longue (plus c'est long, plus c'est bon ?!? :op ) bonne route !!!<br /> A bientôt pour le suite<br /> <br /> bise<br /> J_____
S
dans un de tes passages, tu parles de moralité:<br /> "où en fait la technique au fur et à mesure permet de passer des paliers grâce à la sagesse, la concentration et la moralité qui sont mis en place au fur et à mesure de la pratique."<br /> <br /> en quoi la moralité doit elle être présente ?<br /> <br /> la moralité est une vue subjective du bien et du mal mais si j'ai bien compris le but d'atteindre le nirvana, une sorte d'absence d'émotions parasitantes, (en gros bien sur lol) permet la plénitude de l'esprit.<br /> <br /> La moralité, je pense crée plus de problème qu'autre chose non ?
Publicité